La bataille de Sekigahara , qui s'est déroulée les 20 et 21 octobre 1600, est un événement majeur de l'Histoire du Japon. Elle marque la fin de l'époque Sengoku et le début de l'époque d'Edo. Elle est d'ailleurs surnommée Tenka wakeme no kassen ( « la bataille qui décida de l'avenir du pays »). Cette bataille ouvrit le chemin vers le shogunat pour Ieyasu Tokugawa. Bien qu'il ait fallu à Tokugawa trois ans de plus pour consolider sa position au pouvoir contre le clan Toyotomi et les daimyos, Sekigahara est généralement considérée comme le début non-officiel du shogunat Tokugawa, le dernier à avoir contrôlé le Japon.
Les forces d'Ieyasu Tokugawa combattirent celles de Mitsunari Ishida, qui étaient loyales au fils et héritier de Hideyoshi Toyotomi, Hideyori. Le cours de la bataille changea lorsque Hideaki Kobayakawa, qui était du côté d'Ishida, trahit ses alliés en plein combat. Bien qu'au début, Kobayakawa se soit contenté de rester aux limites de la zone de combats et n'eût pas pris part à la bataille, Tokugawa finit par ordonner à ses ashigaru de tirer sur les troupes de Kobayakawa, après quoi ce dernier passa dans le camp Tokugawa. Ce fut cette trahison qui conduisit à la victoire décisive d'Ieyasu et à la fin du Conseil des Cinq.
La bataille s'est déroulée sous une pluie battante. Elle opposa le daimyō d'Edo Ieyasu Tokugawa et ses alliés, les clans Masanori Fukushima, Nagamasa Kuroda, Tadayoshi Matsudaira, Naomasa Ii et Terumasa Ikeda, à Mitsunari Ishida et ses alliés, les clans Yukinaga Konishi, Ekei Ankokuji, Hideaki Kobayakawa (Kohayagawa), Hidemoto Mōri, Hideie Ukita et Yoshihiro Shimazu.
La bataille fut très incertaine, et dura plus de 24 heures. Les troupes de l'armée d'Ishida se positionnèrent sur les hauteurs autour de l'armée Tokugawa. La veille, le général Yoshiro Shimazu voulut lancer une attaque en fin de journée, idée rejetée par Ishida, car elle lui parut lâche. Les troupes d'Ishida prirent position en croissant de lune sur les hauteurs autour de l'armée de Tokugawa.
Par ailleurs, Ishida attendait l'arrivée des Mori sur les arrières de l'Armée de l'Est. La bataille s'ouvrit le 21, par une charge des Tokugawa, bien qu'en infériorité numérique, et en position moins élevée. Celle-ci échoua, et l'armée de Tokugawa subit de lourdes pertes.
C'est la défection du clan Kobayakawa en faveur de Tokugawa Ieyasu qui va faire basculer le sort de l'affrontement dans l'après-midi du 21 octobre. Hideaki Kobayakama devait trahir Ishida dans la journée, mais celui-ci face à l'échec de la charge Tokugawa, hésita. Tokugawa Ieyasu envoya donc une unité d'arquebusiers tirer sur les forces de Kobayakama positionnées sur le mont Matsuo. Ceci décida Kobayakama à trahir les Toyotomi. C'est à ce moment-là qu'Ishida ordonna la contre-attaque.
Toutefois, Shimazu refusant d'y participer, furieux que son idée de la veille ait été rejetée, Kobayakama ayant trahi, et les Mōri n'étant pas arrivés, l'assaut d'Ishida se brisa immédiatement. Kobayakama commença à attaquer le reste de l'armée, ce qui causa la déroute de l'armée d'Ishida, et la victoire finale de Tokugawa Ieyasu. Ainsi, bien que celui-ci engagea la bataille en infériorité numérique, il finit celle-ci avec l'avantage numérique.
Cette bataille fut décisive pour établir la domination des Tokugawa sur le Japon. Les principales forces féodales s'opposant à la prise de pouvoir des Tokugawa étant vaincues, une ère de paix (période Edo) qui dura jusqu'à la restauration Meiji en 1868 commença pour le Japon.
FIN.