Un petit clin d'oeil au vrai Rochambeau:
Bataille de Yorktown
Introduction :
Le traité de Paris de 1763, lors duquel la France abandonna à son vainqueur anglais le Canada, n'eut pas que des retombées positives pour les Anglais. Libérés de la menace française, les colons américains ne ressentirent plus l'utilité de la protection anglaise et s'opposèrent aux lourdes taxes de la Couronne de même qu'au contrôle du commerce local par la métropole.
Plutôt que de faire des concessions, le roi d'Angleterre Georges III choisit la répression. Il s'ensuivit plusieurs émeutes (Boston Tea Party 1770) qui débouchèrent sur une véritable insurrection armée en 1775, après la formation du premier Congrès continental.
Le 4 juillet 1776, le second Congrès vota l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique. La rupture avec l'Angleterre était consommée.
En 1780, après cinq années de soutien secret aux révoltés, la France apporta officiellement son soutien militaire et financier aux Américains.
Envoyé par Louis XVI, le corps expéditionnaire du lieutenant-général marquis de Rochambeau bénéficia aussi de l'appui de deux flottes destinées à couvrir les actions terrestres. La France avait trouvé là le moyen de venger l'affront subi face aux Anglais trente ans plus tôt au Canada.
L'arrivée des Français provoqua un tournant décisif dans le cours de la guerre d'Indépendance. Jusqu'alors, les Américains, animés d'une féroce détermination, avaient été obligés de composer avec un équipement insuffisant et une logistique déficiente. Mais, dès 1781, les Américains et Français purent sérieusement envisager de lancer une grande campagne des mieux préparée.
Contexte :
Lorsque les généraux Rochambeau et Washington se rencontrent à Wethersfield dans le Connecticut le 22 mai 1781 pour décider de la stratégie à adopter face aux Britanniques, ils ont l'intention de marcher sur New York occupée par 10 000 hommes sous les ordres de Sir Henry Clinton, le plus haut gradé des commandants britanniques.
Pendant ce temps, l'information parvient au général La Fayette que Lord Cornwallis a pris position à Yorktown en Virginie près de la rivière York. Avant de se rabattre sur la bourgade virginienne, Cornwallis campait avec ses 7 500 hommes dans les colonies du Sud. Il en occupait une bonne partie, mais fut obligé d'abandonner ses positions pour se ravitailler et permettre à ses soldats de reprendre des forces à Yorktown. Ceux-ci étaient très exposés à la malaria, qui joua un rôle important dans l'affaiblissement ultérieur de ses forces1. De plus, ses effectifs avaient aussi fondu en raison de la campagne que Nathanael Greene avait menée sans relâche contre ses troupes depuis deux ans. Clinton souhaite aussi ce mouvement sur Yorktown afin que les troupes puissent faire corps avec la Royal Navy.
Washington apprend la position des Britanniques en juillet, il compte rallier les troupes françaises et américaines pour les mener en Virginie, espérant que Cornwallis maintienne ses forces à Yorktown.
Concernant les opérations navales, l'espoir est à l'évidence aussi français, Washington a la confirmation, le 14 août, que l'amiral de Grasse, qui était jusqu'alors aux Antilles, mouillait désormais dans la baie de Chesapeake avec une puissante flotte de vingt-huit navires.
Forces en présence :
France:
Commandant en chef: Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, marquis de Rochambeau 11 000 hommes
Marine: Amiral de Grasse: 20 navires dont 5 de premier rang
Cavalerie: Légion des volontaires étrangers de Lauzun : colonel Armand Louis de Gontaut-Biron, duc de Lauzun
Infanterie:
-Brigade Bourbonnais:
-Régiment de Bourbonnais : colonel marquis de Laval
-Régiment Royal Deux-Ponts : colonel comte de Deux Ponts
-Brigade Soissonnais
-Régiment de Soissonnais : colonel marquis de St Maime
-Régiment de Saintonge : colonel marquis de Custine
-Brigade Agenois
-Régiment d'Agenois : colonel marquis d'Audechamp
-Régiment de Gatinais : lieutenant-colonel de L'Estrade
-Régiment de Touraine (non embrigadé): colonel vicomte de Pondeux
-Régiment de Port-au-Prince : Colonel Lemoize
Etats-Unis
Commandant: George Washington 6 000 hommes
-Light Division (La Fayette):
-1st Brigade (Muhlenberg)
-2nd Brigade (Hazen)
-3rd Division (Friedrich Wilhelm von Steuben)
-1st Brigade (Wayne)
-2nd Brigade (Gist)
-Virginia Militia (Nelson
-1st Brigade (Weedon)
-2nd Brigade (Lawson)
-3rd Brigade (Stevens)
Grande Bretagne
Commandant en chef: Lord Cornwallis 8 000 hommes
-Brigade of Foot Guards (O’Hara)
-Light Infantry Brigade (Abercrombie)
-1st Brigade (Yorke)
-2nd Brigade (Dundas)
-Loyalistes
-Contingent allemand:
-Ansbach-Bayreuth (von Voigt)
-Hessen-Kassel (von Fuchs)
Déroulement de la bataille :
Le 21 mai 1781, George Washington, commandant en chef américain, et le comte de Rochambeau se concertèrent.
Washington souhaitait attaquer New York mais Rochambeau prôna une offensive en Virginie, dans la région de la baie de Chesapeake qui offrirait aux navires français un terrain d'action favorable, et emporta la décision finale.
Les Américains firent toutefois croire à l'ennemi que l'objectif final était bien New York. Aux abords de cette ville, Washington fit construire un fort factice. De même, il laissa intercepter des courriers dévoilant les plans de la prétendue campagne.
Le général Clinton, chef de l'armée anglaise, tomba dans le piège.
Le marquis de La Fayette fut envoyé en Virginie, avec 1.500 soldats, afin de renforcer l'armée américaine du général Greene qui s'efforçait de chasser les Anglais de la région.
La Fayette harcela les unités anglaises du général Cornwallis mais ne s'engagea pas dans une bataille ouverte car en état d'infériorité numérique criant.
Sur l'ordre de Clinton, que rien n'a jamais justifié, lord Cornwallis fut contraint de battre en retraite à travers la Virginie et jusqu'à la petite ville côtière de Yorktown. Il y arriva en juillet 1781. Cornwallis s'activa à mettre la petite place en état de défense.
Craignant une évacuation anglaise par mer, les Alliés dépêchèrent les deux flottes françaises à Yorktown. De même, les forces terrestres de Washington, soutenues par le corps expéditionnaire français, convergèrent vers la place.
Médusé, Clinton ne put rien faire pour empêcher ces mouvements.
Les forces navales et terrestres alliées firent leur jonction comme prévu. Le 28 septembre 1781, le siège commença.
Dans la bourgade de Yorktown, les Anglais apprirent qu'une escadre britannique, sur laquelle reposait tous leurs espoirs, avait été repoussée au large par les flottes françaises.
Les mêmes navires français, dotés d'une forte artillerie, attaquèrent les positions anglaises à partir de la mer.
Sur terre, les forces franco-américaines passèrent à l'attaque et enlevèrent, souvent à la baïonnette, plusieurs redoutes anglaises. Les redoutes anglaises N° 9 et 10, considérées comme les plus puissantes, furent conquises par La Fayette.
Deux autres redoutes sont prises d’assaut (le 14) et une contre-attaque anglaise est repoussée (le 16). Après l’échec d’une évacuation à travers la rivière York, Le 17, les assiégeants ont avancé leur artillerie à moins de 300 mètres des derniers retranchement. Cornwallis se résout à ouvrir des négociations et capitule deux jours après (le 19). Clinton et ses 7 000 hommes arrivent trop tard (le 24).
Voilà en gros le déroulement du siège de Yorktown. J'actualiserai le sujet pour mettre le descriptif des forces anglaises mais pas aujourd'hui, la jvé me coucher